Auto123 effectue un premier essai de la Porsche 911 Carrera S.
San Diego, Californie — Quelle est la meilleure voiture que vous avez essayée ? Voilà assurément la question que l’on se fait poser le plus souvent en tant que chroniqueur automobile. Il serait un peu prétentieux de vous offrir une réponse sans équivoque à cette question, car plusieurs bolides donnent entière satisfaction, et parce que tous les goûts sont dans la nature.
Cependant, si l’on nous demandait de dresser une liste des cinq voitures les plus réussies de l’industrie, la Porsche 911 ferait assurément partie de la liste.
Le modèle phare de la marque n’en est pas à sa 61e année sur le marché en raison d’un pur hasard. Il s’impose comme une référence depuis sa mise en marché en septembre 1964, et l’arrivée de chaque nouvelle génération en remet à ce chapitre, si bien que la cuvée actuelle, la huitième, est simplement extraordinaire.
Et comme c’est la coutume chez Porsche, on lance graduellement les variantes sur le marché. À la mi-mars, nous nous sommes donc retrouvé en Californie pour découvrir l’évolution des Carrera S et Carrera S cabriolet, sur des routes qui semblent avoir été dessinées pour les mettre à l’essai.
Porsche 911 Carrera S 2025 : quoi de neuf ?
La déclinaison 911 Carrera S se positionne entre la Carrera et la Carrera GTS T-Hybrid, et vient ainsi faire le pont entre les deux en matière de puissance et de niveau de performance.
Ce qui change, si l’on peut dire, c’est un peu le rôle du modèle, ou du moins la perception qu’on peut en avoir. Historiquement, c’est la GTS qui a toujours été la variante jugée comme la plus équilibrée. Or, avec la puissance qui s’est accrue avec cette dernière, et les gains obtenus par la nouvelle Carrera S, c’est elle qui vient un peu prendre cette place dans la gamme.
Autrement, on retrouve un modèle qui profite d’une liste d’équipement de série bonifiée et d’améliorations mécaniques.
Design de la Porsche 911 Carrera S : 9,5/10
Il n’y a rien à décrire lorsqu’il est question du style d’une Porsche 911 ; il suffit d’admirer. Cette voiture propose des lignes intemporelles et elle fait tourner toutes les têtes.
Avec chaque série, il existe bien sûr des différences stylistiques, mais ces dernières sont toujours subtiles. Il faut jeter son regard au bouclier avant, à la partie inférieure arrière, aux pots d’échappement, ainsi qu’aux jantes pour trouver les différences avec cette nouvelle 911 Carrera S.
Ce que vous allez remarquer en premier, c’est la possibilité d’opter pour deux carrosseries, soit le coupé et le cabriolet. Les deux ont leurs attraits ; le premier pour le style, le deuxième pour la possibilité et la joie de rouler à ciel ouvert.
Notez que comme c’est le cas avec les autres variantes de la gamme, on retrouve des pneus décalés, soit 20 pouces à l’avant et 21 pouces à l’arrière dans le cas qui nous intéresse ici.
Intérieur
À l’intérieur, le modèle est livré avec un cuir noir dont la qualité et la souplesse se placent à l’abri des critiques. En option, il est possible d’en ajouter sur des surfaces qui n’en compte pas de série, comme le couvercle du coffre à gants, l’intérieur des portières et la base des sièges.
En option également, des surpiqûres de couleur craies peuvent être choisies, afin d’offrir un contraste et ajouter un peu de richesse à l’ensemble.
Avec le coupé, vous avez le choix entre une configuration avec ou sans sièges arrière, au même prix. Avec le cabriolet, les sièges sont de la partie.
Avec le temps, on s’habitue à la nouvelle présentation marquée par des écrans, mais tous ceux qui ont la fibre nostalgique un peu plus développée regrettent l’époque des instruments analogiques ronds, traditionnels de la marque.
Motorisation de la Porsche 911 Carrera S 2025 : 9,5/10
Le cœur de cette 911 Carrera S est un 6-cylindres turbo de 3,0 litres. Il délivre désormais 473 chevaux, soit 30 de plus qu’avec la mouture précédente. Le couple demeure inchangé à 390 lb-pi. Une boîte de vitesse automatique à huit rapports envoie la puissance aux roues arrière.
Ce qui manque au modèle, du moins aux yeux des puristes, c’est la disponibilité d’une boîte mécanique. N’empêche, l’automatique étant plus efficace, cette cavalerie permet au modèle d’atteindre les 100 km/h en seulement 3,3 secondes.
Pour être en mesure d’offrir plus de puissance, Porsche a changé les turbocompresseurs et amélioré le refroidissement de l’air de la suralimentation. En fait, l’approche est désormais basée sur ce que proposaient les modèles Turbo de la génération précédente.
Mais la 911 Carrera S 2025 ne fait pas qu’offrir plus de puissance. C’est tout son châssis qui a été revu pour bien sûr en améliorer le comportement routier, mais aussi être en mesure de s’adapter au surplus de testostérone injectée à la mécanique.
Par exemple, les freins sont plus gros, adoptant au passage ceux de l’ancienne version GTS, avec des disques de 408 mm à l’avant, 380 mm à l’arrière. En option, des unités en composite de céramique sont livrables. La compagnie a aussi amélioré le système hydraulique des amortisseurs afin que le modèle offre plus de précision, de maniabilité et d’agilité.
Porsche propose également sa suspension PASM (Porsche Active Suspension Management), qui se caractérise entre autres avec une garde au sol surabaissée de 10 mm, ainsi que des roues directionnelles arrière. La direction est aussi plus directe, grâce à des ajustements apportés à l’essieu avant.
Ce qui est impressionnant, au-delà de toute la ribambelle que déballe la fiche technique, c’est le lien chirurgical qui existe entre chaque organe de la cinématique. La symbiose est parfaite entre tous les organes, ce qui se traduit par un modèle au comportement routier sans faille.
Conduire la Porsche 911 Carrera S 2025 : 10/10
La note attribuée à la conduite du modèle dit tout. Il est très rare que l’on attribue ce genre de résultats, car ça ne laisse pas de place à l’amélioration. On pourra peut-être faire mieux un jour, mais au moment d’écrire ces lignes, c’est difficile à imaginer.
En s’installant aux commandes de cette 911 Carrera S, on demeure éberlué par la position de conduite parfaite que l’on obtient avec quelques ajustements minimes aux sièges.
En prenant la route, on est bien sûr charmé par la puissance à notre disposition, mais encore plus renversé par la façon dont le châssis gère cette cavalerie. Le train arrière colle à la route d’une façon impressionnante.
En virage, qu’importe la vitesse, on a l’impression d’être sur des rails, avec un roulis pratiquement imperceptible. Les modes de conduite permettent d’ajuster les paramètres de la voiture pour obtenir le genre de réponse que l’on veut, et l’on note une plus grande différence qu’auparavant entre les réglages Confort et Sport Plus. Tout cela fait qu’en conduite « normale », la douceur demeure étonnante. Comiquement, cette sensation est supérieure lorsqu’on est en contrôle de la voiture. Du siège passager, on a un peu moins cette impression.
Et le freinage est bien sûr grandement à la hauteur. On peut sauter sur les freins comme un enragé et la voiture ne bronchera pas, gardant une trajectoire rectiligne avant d’en arriver à un arrêt complet.
Vraiment, un grand cru.
Prix canadiens de la Porsche 911 Carrera S 2025
Le coupé est offert à partir de 159 700 $, alors que pour le cabriolet, le bal s’amorce à 174 000 $. Il est important de mentionner que ce sont des prix d’appel, car avec Porsche, les options de personnalisation sont nombreuses et onéreuses. Le client le sait et il se prête volontairement au jeu.
Et il faut compter sur les taxes, la taxe de luxe, ainsi que tous les frais imaginables.
Par exemple, le coupé que nous avions à l’essai en avait pour 43 470 $ d’options, pour une facture totale, tous frais compris, de 234 196 $ CA. Pour la décapotable, on comptait 34 420 $ d’options, pour une note totale de 239 971 $ CA.
Le mot de la fin
Porsche complète tranquillement le tableau de l’actuelle génération de 911 avec l’ajout des variantes Carrera S coupé et décapotable. L’offre est à point et représente un compromis fort intéressant à travers la gamme.
Contenu original de auto123.