Honda envisagerait de relancer les négociations de fusion avec Nissan, à condition que le chef de la direction de Nissan, Makoto Uchida, quitte son poste, selon ce que rapporte le Financial Times. L’objectif serait de créer le quatrième plus grand constructeur automobile mondial, avec une valorisation estimée à 60 milliards.
Les discussions initiales avaient échoué la semaine dernière, accentuant la crise chez Nissan et soulignant la pression exercée sur les constructeurs qui sont déjà établis, face à la montée des géants chinois de l’automobile, qui sont de nouveaux joueurs.
Honda n’a pas confirmé l’information, tandis que Nissan a refusé de commenter.
Nissan affaiblie et sous pression
Makoto Uchida est sous forte pression pour redresser Nissan, après des années de ventes en baisse et de turbulences internes.
La fusion avec Honda a échoué après un peu plus d’un mois de discussions, en raison de l’orgueil de Nissan et d’un manque de reconnaissance de sa situation critique, selon des sources proches du dossier. Honda voulait intégrer Nissan en tant que filiale, une proposition que Nissan aurait refusée.
D’après le Financial Times, Renault, principal partenaire de Nissan, souhaiterait également le départ d’Uchida. Nissan travaille actuellement sur un plan de restructuration, avec 9000 suppressions d’emplois et une réduction de 20 % de sa capacité de production mondiale. Ce plan devrait être mis à jour dans le mois à venir.
Makoto Uchida souhaite rester jusqu’en 2026, mais il fait face à une opposition croissante au sein du conseil d’administration et de Renault. Nissan aurait déjà entamé des discussions informelles sur l’échéancier concernant son éventuel départ.
Mitsubishi, grand gagnant d’une fusion Honda-Nissan ?
L’annonce d’une possible reprise des négociations a provoqué un bond de 8,6 % de l’action de Mitsubishi.
Selon Tatsuo Yoshida, premier analyste chez Bloomberg Intelligence, une fusion Nissan-Honda serait un scénario gagnant-gagnant, surtout pour Mitsubishi.
Mitsubishi, qui dépend fortement de Nissan, pourrait ainsi diversifier ses partenariats et mieux faire face à la concurrence mondiale. Grâce à sa forte présence en Asie du Sud-Est, Mitsubishi pourrait jouer un rôle clé dans cette nouvelle alliance.
Cependant, Yoshida prévient que tant que Nissan ne redressera pas sa situation, l’avenir de Mitsubishi restera incertain.
Par ailleurs, des investisseurs externes s’intéressent à Nissan, dont le géant technologique taïwanais Hon Hai Precision Industry Co. et le fonds d’investissement KKR & Co.
Une fusion inévitable ?
Si Nissan peine à se restructurer, la fusion avec Honda pourrait devenir une nécessité. Pour l’instant, tout dépendra de la position du conseil d’administration et de la capacité de Makoto Uchida à conserver son poste devant les pressions croissantes.
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