L'équipe de Que Québec se lève reçoit la Dre Sonia Lupien, professeure titulaire à la Faculté de médecine à l'Université de Montréal et directrice du Centre d'études sur le stress humain de l'Institut universitaire en santé mentale de Montréal.
On se demande entre autres pourquoi l'avènement des technologies dans les milieux de travail a eu comme effet d'augmenter le stress des travailleurs.
Pourtant, le premier réflexe était plutôt de penser ces outils nous faciliteraient la vie... ce qui n'est peut-être pas tant le cas, finalement.
La spécialiste déplore que « le courriel, c'est une arme de destruction massive », étant un facteur de stress important dans les milieux de travail.
Ça a créé beaucoup plus de stress parce que ça crée ce qu'on appelle de l'attention fragmentée. On passe notre temps, nos 8h de travail, à fragmenter notre attention entre différentes tâches. Par exemple, on a en général 4 à 7 fenêtres d'ordinateur ouvertes en même temps. On passe 75,5 secondes par fenêtre et après ça, on change de fenêtre. Si on est en train d'écrire un rapport, dès qu'il y a un ding qui rentre pour nous dire qu'un courriel ou un texto vient de rentrer, on lâche tout. On va aller voir ça à l'intérieur d'une période de 0,6 secondes. Et ça, ça contribue à fragmenter notre attention. Et la recherche a montré que c'est l'attention fragmentée qui mène à la surcharge mentale, ce sentiment qu'on en a trop. Et la surcharge mentale, c'est le début du long chemin sinueux vers l'épuisement professionnel.
Écoutez l'entrevue complète dans l'extrait ci-dessus.