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Coupures: le Québec abandonne les victimes de COVID longue
Tout indique que les patients atteints de la COVID longue seront les prochaines victimes des restrictions budgétaires imposées par le gouvernement Legault.
Selon nos informations, des usagers suivis dans une clinique spécialisée de Québec ont appris que leur dossier sera fermé au plus tard en juin.
Le CHU de Québec, qui est responsable du centre de référence, affirme qu'une « réorganisation de services » est en cours de planification et redirige les questions sur l'avenir des cliniques à Santé Québec.
Le ministère de la Santé a investi 20,5 millions de dollars sur trois ans pour opérer une quinzaine de cliniques de COVID longue à travers la province, mais le financement qui arrivait à échéance le 31 mars n'a pas encore été renouvelé.
Au Québec, 2000 patients sont pris en charge par le réseau alors que 1500 autres se retrouvent sur la liste d'attente.
Dans la région, l'offre de service pour les usagers avec un diagnostic de COVID longue est sous la responsabilité du CIUSSS de la Capitale-Nationale, de l'IUCPQ et du CHU de Québec - Université Laval (CHU).
Les cliniques donnent notamment accès à des professionnels en physiothérapie, en ergothérapie et en neuropsychologie en plus d'offrir de la formation pour aider les patients à vivre avec la maladie. Elles permettent aussi de faciliter les réclamations aux assureurs et de référer les patients à des spécialistes.
Questionné à savoir quelles seront les alternatives pour les personnes aux prises avec des symptômes de COVID longue qui verront leur dossier être fermé, le CHU répond que « chaque dossier est analysé individuellement pour assurer la meilleure trajectoire selon les différents symptômes et difficultés identifiées ».
L’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec confirme, pour sa part, analyser la possibilité d'intégrer les patients orphelins dans les trajectoires de services habituelles, considérant que les besoins varient en fonction des principaux symptômes.
« Nous sommes actuellement à planifier une réorganisation de services mais l'exercice n'est pas terminé. Des rencontres sont planifiées dans les prochaines semaines avec nos partenaires pour assurer une prise en charge adéquate et personnalisée de l'ensemble des personnes requérant les services. »
Incertitude au ministère
Dans une réponse par courriel, le président du comité directeur des cliniques de COVID longue, Simon Décary, qui est aussi professeur-chercheur et physiothérapeute, assure que le ministère de la Santé n'a pas l'intention de couper les cliniques.
Il reconnaît cependant que dans l'attente de l'approbation des crédits budgétaires, des établissements ont fait savoir qu'ils auraient de la difficultés à continuer les services s'il n'y a pas d'accord d'ici juin.
M. Décary ajoute être conscient que la situation « créé de l’incertitude pour les patients, mais fais partie du processus d’appariement entre le MSSS et Santé Québec ».
Invité à réagir lundi, Santé Québec n'a toujours pas répondu à nos questions évoquant que les équipes sont très sollicitées et ne peuvent « fournir les éléments de réponse dans les délais demandés ».
La loterie des symptômes de COVID longue
Les chercheurs ont recensé plus de 200 symptômes associés à la COVID longue qui varient énormément en fonction de chaque personne, tant sur la forme que la sévérité.
Ça peut affecter au niveau physique, neurologique, cognitif et psychologique. C'est une loterie à laquelle tout le monde perd.
Dans le lot, on retrouve des cas de fatigue extrême, d'essoufflement, de douleurs musculaires, de vertiges, de brouillard mental, de sensibilité à la lumière et au son, d’altération du goût et de l'odorat et des difficultés de concentration.