Ressentez-vous une sorte de déresponsabilisation systématique dans notre société?
«Je disais aux auditeurs tu en as un peu ras le pompon de quand ça ne va pas bien, tu sais quand ça va mal, c’est à dire on dit que c’est la faute du gouvernement. Puis quand, lorsqu’on est à la recherche de solutions, là, notre réflexe c’est quoi? C’est tout de suite se tourner vers le gouvernement. On est tellement accrochés aux mamelles de l’État, les Québécois, que c’est presque devenu une seconde nature, ce réflexe. Tu as raison, je suis content qu’on en parle parce qu’autant ce n’est pas lié à un dossier spécifique, je dirais que c’est lié à pratiquement tous les dossiers. C’est une tendance qui s’accentue et qui m’inquiète» -lance d'entrée de jeu Nathalie Normandeau.
Écoutez la discussion de Nathalie Normandeau avec Christian Dufour à ce propos.
«Une déresponsabilisation systématique des gens dans notre société. Ça va avec une victimisation aussi parce qu’il y a des problèmes. La vie c’est fait de problèmes plus ou moins grave qu’on essaie de régler. Et quand il y a un problème, de plus en plus, le réflexe est de dire c’est pas de notre faute, de toute façon, ce n’est jamais de notre faute, c’est de la faute des autres ou c’est de la faute du gouvernement. Qu’est-ce que le gouvernement pourrait faire? Pis on demande que le gouvernement intervienne. Et le problème c’est que cette tendance là, on dirait qu’il n’y a rien qui peut l’arrêter. C’est dangereux pour la liberté. Tu sais, moi à quel point je défends la liberté là dessus, là-dessus, ce n’est pas digne du Québec. (...) Moi, ce qui me frappait, c’est à quel point c’est généralisé. Là c’est des individus, c’est les parents, c’est qu’il n’y a personne qui est responsable de rien, puis même le gouvernement, le fameux gouvernement auquel on se tourne tout le temps pour régler les problèmes. Est-ce qu’on peut dire que lui-même est pas toujours ultra efficace plus lui même et pas toujours responsable?»