Les ambulances restent coincées plus longtemps dans les urgences de Québec qu'ailleurs dans la province, une situation qui perdure depuis déjà plusieurs années.
C'est à l'hôpital de l'Enfant-Jésus et à l'hôpital Saint-Sacrement qu'elles restent bloquées le plus longtemps, avec des durées moyennes qui ont dépassé les 60 minutes l'an dernier.
Selon le ministère de la Santé, ça représente au moins 13 minutes de plus que la durée moyenne observée pour les ambulances dans les hôpitaux du reste du Québec.
Les paramédics attribuent l'écart avec le reste de la province aux délais de triage, de prise en charge et de rétention dans les urgences de la capitale.
Les données tendent d'ailleurs à leur donner raison puisque la rédaction des rapports et la désinfection des équipements prennent en moyenne moins de 24 minutes selon la Coopérative des techniciens ambulanciers du Québec, alors que le délai mensuel moyen exigé dans le Plan d’action gouvernemental est de 25 minutes.
« À Québec, la durée moyenne est de 57 minutes, comparativement à 47 minutes dans le reste du Québec, ce qui correspond à une perte de disponibilité d’environ 17 000 heures annuellement. Les établissements de la région doivent travailler ensemble afin de résoudre cette situation. »
Cette mauvaise performance qui nuit à la couverture ambulancière à Québec survient dans un contexte où l'Association des Travailleurs du préhospitalier dénonce un manque de véhicules sur le territoire.
En octobre, deux résidents de Québec incapables de se rendre à l'urgence en raison de leur blessure ont attendu plus de 20 heures avant de voir arriver une ambulance.
Le CIUSSS réclame quatre fois plus d'argent
Tout indique que le temps perdu dans les urgences n'est pas l'unique enjeu pour la couverture ambulancière déficiente puisque le CIUSSS de la Capitale-Nationale réclame quatre fois plus de budget au gouvernement.
Le ministère de la Santé a entre les mains une demande d'augmentation permanente de 35 040 heures de service pour 2025.
À l'heure actuelle, le CIUSSS dispose d'un budget de 1,8 million de dollars pour ajouter de manière ponctuelle des ressources ambulancières lorsque le besoin se fait sentir, ce qui comble à peine le quart de ses besoins.