Le CISSS de Chaudière-Appalaches élimine 330 postes vacants dans le cadre des restrictions budgétaires exigées par le gouvernement Legault.
222 postes d'infirmières, d'infirmières auxiliaires et d'inhalothérapeutes sont touchés par cette mesure de compression qui n'est pas chiffrée.
Le CISSS affirme que certains des postes abolis seront « réaffichés différemment et transformés » en fonction des besoins dans les établissements, mais leur nombre n'est pas précisé.
La décision fait cependant grincer des dents les syndicats qui appréhendent une surcharge de travail, davantage de temps supplémentaire obligatoire voire même des bris de services.
La présidente du Syndicat des professionnelles en soins de Chaudière-Appalaches, Carole Mercier, se désole que des postes de jour souvent « convoités » soient sacrifiés. Elle évoque d'ailleurs des coupures «incohérentes et illogiques » qui nuiront aux services à la population dans un contexte d'effectifs déjà réduits.
Carole Mercier cite en exemple l'urgence de Thetford Mines qui mise sur du renfort de l'extérieur pour opérer puisque du personnel soignant est prêté par les autres régions.
« On appelle des gens en renfort de Montréal, Québec, même du Grand Nord pour venir faire des quarts à l'urgence de Thetford Mines et pendant ce temps-là, on reçoit des abolitions de postes. On ne comprend pas la logique. »
Au CISSS, on insiste sur le fait qu'il s'agit de postes vacants dépourvus de titulaires et donc qu'aucun employé n'est touché. Or, si une infirmière change de poste pour alller travailler dans un autre département ou ailleurs dans le réseau, son ancien poste sera considéré vacant, ce qui fait dire à Mme Mercier que l'offre de services sera affectée.
Les intervenants sociaux aussi touchés
La vague de compressions qui vise à juguler un déficit anticipé de 1,5 milliard dollars pour l'ensemble du réseau de la santé aurait aussi des conséquences sur les services en santé mentale sur la Rive-Sud.
Selon l'APTS, qui représente les 4 000 techniciens et professionnels en santé et services sociaux qui œuvrent dans Chaudière-Appalaches, plusieurs intervenants embauchés comme occasionnels n'auront plus de poste où appliquer à la fin de leur contrat, souvent de courte durée. Une centaine de postes dans leur champ d'expertise sont éliminés.
Parmi les secteurs affectés, notons les services psychosociaux, l'aide jeunesse et l'hébergement transitoire. Le syndicat anticipe d'ailleurs des retards dans les listes d'attente pour la prise en charge notamment pour le soutien à domicile et la DPJ.
« On parle de plusieurs professionnels qui n'avaient pas nécessairement un poste, mais qui avaient une responsabilité, une tâche, des dossiers en suivi ou de l'intervention terrain. Donc du personnel en support à des équipes de travail et ces postes-là sont abolis pour restrictions budgétaires. »
Selon les données du ministère de la Santé obtenues par Radio-Canada, le déficit anticipé au 31 mars 2025 du CISSS de Chaudière-Appalaches s'élève à 52,6 millions de dollars.