Le balado «La nuit où j’ai failli mourir»
Écoutez le balado troublant intitulé «La nuit où j’ai failli mourir», qui donne la parole aux victimes de tentatives de féminicide.
Animé par Valérie Lebeuf
Les travailleurs de rue font un travail considérable pour prévenir la violence dans les rues de Montréal. Ils sont toujours présents, disponibles, prêts à intervenir auprès des jeunes pour faire baisser la tension, alors que les événements violents avec armes à feu ont augmenté au cours des dernières années dans la métropole.
Valérie Lebeuf, accompagnée de son collègue Mario G. Langlois a tenté de comprendre leur réalité en rencontrant des travailleurs de rue des arrondissements Anjou, Rivière-des-Prairies et Montréal-Nord.
Les dernières années ont été éprouvantes pour les Montréalais, la violence fait rage dans plusieurs quartiers, les fusillades se multiplient et les victimes sont nombreuses. Nous avons rencontré des travailleurs de rue œuvrant à Anjou, Rivière-des-Prairies et Montréal-Nord. Des gens qui ont à coeur leur environnement et surtout les jeunes. Bien qu'elle soit davantage derrière nous, la pandémie a été évoquée pour expliquer la recrudescence de la violence dans les rues de la métropole. Les problèmes de santé mentale, la fausse réalité des réseaux sociaux et la désensibilisation à la violence sont aussi des facteurs aggravants qui expliquent en partie la situation actuelle. Évidemment, la hausse du coût de la vie dans des quartiers socio-économiquement plus faibles, ça ne fait qu'empirer les choses.
Tous les travailleurs de rue rencontrés ont le même discours: ils sont payés 35-40 heures par semaine, alors qu'ils travaillent 60-70h. Le salaire dans le milieu communautaire n'augmente pas rapidement, ils sont sous payés, doivent se trouver une autre occupation pour boucler leurs fins de mois et malgré tout ils sont disponibles 7 jours sur 7, 24h sur 24h pour les jeunes. Ce n'est pas rare qu'ils se font appeler en pleine nuit pour aller rencontrer des jeunes et désamorcer une situation qui aurait pu prendre une toute autre tournure. On ne sait pas combien de drames ont été évités en raison de leur intervention, mais leur travail a une importance capitale pour ceux et celles qui ont recours à leurs services.
Les événements violents par arme à feu se sont succédés au cours des deux dernières années et comme certain citoyens le disent: c'est devenu de pire en pire. C'est bien connu, l'arrondissement Montréal-Nord n'a pas la réputation d'être de tout repos. Dans ce secteur de la ville, il n'y a que 3 travailleurs de rue pour une population d'environ 85 mille citoyens, dont une importante délégation jeunesse.
Pour les travailleurs de rue, les craintes ne sont pas les mêmes, certains se disent peut-être naïfs de ne pas avoir peur pour eux, mais ce sont davantage les jeunes qui les inquiètent. Dans l'arrondissement de Rivière-des-Prairies, Bert-Pierre, intervenant de proximité et travailleur de rue vit réellement dans la peur, il craint pour sa vie à tous les jours.
Les différents acteurs du milieu communautaire et des citoyens se prononcent sur les mesures annoncées par les différents paliers de gouvernement pour enrayer la violence qui sévit dans les rues de Montréal. Tous se questionnent sur l'ajout de policiers dans les rues de la métropole, est-ce bien LA solution à prendre, alors que leur façon d'intervenir est remise en cause autant par les citoyens que par les travailleurs de rue?
L'investissement dans le communautaire, c'est un incontournable selon les intervenants rencontrés, si on veut mettre en place des projets et travailler davantage au niveau de la prévention. Ils ont aussi un message pour le gouvernement de François Legault fraîchement réélu.