Les réactions quant à la décision de la Cour suprême d’annuler l’arrêt Roe contre Wade continuent d’affluer trois jours après le renversement historique du jugement qui permettait l’avortement aux États-Unis.
Au micro de Philippe Canton à l’émission Le midi, Valérie Beaudoin, de la Chaire Raoul-Dandurand spécialisée en études américaines, met les choses en perspective, personnellement et professionnellement, 72 heures après la décision historique qui a annulé l’arrêt qui datait de 1973.
« Moi, ma pensée première a été de me dire : Je suis chanceuse d’être née au Canada. Je suis vraiment chanceuse… J’ai été jalouse à peu près toute ma vie de ne pas avoir la citoyenneté américaine parce que j’adore les États-Unis, j’en fais mon métier. C’est un pays que j’aime. Mais là, je me suis dit, écoute, je suis bien. »
L’analyste note que pour la première fois, la Cour suprême recule sur un droit fondamental.
« Pour à peu près la moitié des États américains, on va avoir une interdiction, une restriction… Une interdiction de l’avortement, ça peut aller aussi loin que la conception. Souvent, pas d’exception en cas de viol ou en cas d’inceste… »
Les effets de la décision de la Cour suprême se sont fait immédiatement sentir vu que plusieurs États américains avaient adopté des lois gâchette (trigger law) qui sont entrées en vigueur dès l’annonce, vendredi.
« J’écoutais le nouveau balado du New York Times qui s’est entretenu avec des médecins et des réceptionnistes un peu partout dans des cliniques aux États-Unis. Dès que la décision est tombée, ils ont dû tout annuler. Même pour des femmes qui étaient déjà dans la salle d’attente. La procédure a été annulée. Ça, c’est dans le concret. »
L'analyste craint désormais que le mariage entre conjoint de même sexe soit, lui aussi dans la mire de la Cour suprême.
On l'écoute...